Prédateurs du frelon asiatique: y a-t-il un espoir pour s’en débarrasser ?

Les prédateurs du frelon asiatique ne bousculent pas à la porte du panthéon. Mais il existe, comme même, quelques-uns qui sont des prédateurs potentiels pour ces frelons asiatiques considérés à raison comme une espèce envahissante exogène.

Nous allons présenter dans cet articles quelques prédateurs du frelon asiatique qui pourraient selon quelques-uns, malgré leur faible impact sur la progression de cet insecte, du moins être des régulateurs fort intéressants.

prédateurs du frelon asiatique

I- Quels sont les prédateurs du frelon asiatique

Il existe trois types qu’on pourrait considérer comme prédateurs de ces frelons, en qui il y en avait beaucoup d’espoir.

Les premiers sont quelques oiseaux volants. Les deuxièmes, quelques mouches parasitoïdes capables de tuer les reines du frelon asiatique.

Et enfin on verra une race de poule qui a failli disparaître mais qui est capable d’engloutir des dizaines de ces frelons chaque jour.

II- Les oiseaux prédateurs du frelon asiatique

On a plusieurs oiseaux En France qu’on pourrait classer parmi les prédateurs du frelon asiatique, malgré qu’il n’y ait aucune étude scientifique pour confirmer cette assertion.

C’est seulement des témoignages d’apiculteurs et des constats fait par les exterminateurs de nid de ces frelons. En voici quelques-uns.

La bondrée apivore

1. La bondrée apivore

La bondrée apivore est un oiseau migrateur qui vit au nord de l’Europe, notamment en France, ou il niche 4 mois, de mai à la fin août.

Puis, cet oiseau se rend en Afrique, au début de septembre, pour pouvoir se nourrir en hiver. La bondrée apivore peut être confondue avec la buse variable.

Elle pond en général deux œufs dans son ancien nid ou dans un nouvel nid. Et peut parfois reprendre un ancien nid qui appartenait à un autre oiseau.

Comme son nom nous l’indique, elle est aussi un prédateur des abeilles et des différentes espèces de frelons communs et guêpes.

Les jeunes oiseaux de la bondrée apivore quittent le nid au début du mois septembre pour aller rejoindre le continent africain ou ils vont passer l’hiver.

La taille d’un adulte de la bondrée apivore est en moyenne de 60 cm, mais peut aller jusqu’à 1m50 pour certains. Son poids est d’environ 800 grammes.

Son arrivée en France en mois de mai coïncide avec la période de construction du nid primaire par les reines fondatrices du frelon asiatique.

La période durant laquelle les reines fondatrices sont les plus vulnérable et fragile. Du fait que c’est elle qui sortent pour chercher leurs propres nourritures et celles des larves qui vont devenir, en 45 jours après la ponte, les premières ouvrières adultes de la colonie et qui vont l’aider à construire un nouveau nid principal.

Il a été observé que la bondrée apivore est une redoutable prédatrice du frelon asiatique. Mais compte tenu de la faiblesse, ou même de l’insignifiance, du nombre de couples de cet oiseau en France, l’incidence de son activité de chasse du frelon asiatique sur le nombre de la population de ce dernier est quasiment nulle.

2. Les autres oiseaux prédateurs du frelon asiatique

Le guêpier d’Europe (Merops apiaster), les mésanges (parus caeruleus) ; la pie (pica pica) et la pie-grièche (lanius collurio) sont connus pour être des prédateurs des abeilles, des frelons communs et des guêpes.

Donc par déduction et par quelques observations faites sur le terrain, ils sont alors considérés comme des prédateurs de ce frelon venu de chine.

Mais leur impact réel est tellement minime du fait qu’ils n’attaquent que les ouvrières du frelon asiatique, qui sont vite remplacées par la reine qui n’est presque jamais touchée par ces oiseaux.

Par contre il a été observé que quelques-unes de ces oiseaux, notamment la pie, qu’ils ont attaqué les nids des frelons asiatiques en fin d’automne pour prendre les dernières ouvrières restées vivantes dans le nid et les larves qui n’ont pas éclos en ce moment.

Mais reste sans aune incidence sur les jeunes reines fécondées qui ont déjà quitté le nid pour aller se réfugier quelque part ou elles hiberneront en attendant le retour du beau temps, la fin février et début mars.

II- Les mouches parasitaires

Beaucoup d’espoir ont été placé par les apiculteurs lorsqu’on annoncé que quelques espèces de mouches pourraient être d’excellentes prédatrices du frelon asiatique. Voici comment ça s’est passé.

la mouche conopidae

La mouche conopidae

Il existe plusieurs espèces appartenant à la famille des mouches conopidae dont plus de 50 sont répertoriées en France.

Elle mesure environ 8mm à l’âge adulte et pond son œuf sur d’autres insectes comme les abeilles, les guêpes et d’autres insectes.

La mouche conopide est un parasitoïde. C’est à dire elle dépose son œuf sur l’abdomen de l’insecte en le collant dessus.

Puis, à la sortie de larve de son enveloppe elle perfore pendant ses 13 jours de vie larvaire le corps de l’insecte hôte afin de se nourrir de ses organes internes.

En 2014, deux reines de frelon asiatique, découvertes mortes perforées par la larve endoparasite de la mouche conopide, a soulevé beaucoup d’espoir chez les scientifiques qui se sont vite dit que la nature a trouvé un prédateur du frelon asiatique dans cette mouche.

Selon eux la femelle de la mouche conopide s’en prend généralement à la reine du frelon asiatique durant les premières semaines de sa sortie de l’hibernation.

C’est en ce moment qu’elle est fragile du fait qu’elle est seule et sort chercher ce avec elle va alimenter ses larves.

Hélas, depuis cette date rien n’est venu étayer cette annonce. Les scientifiques ont vite abandonné l’idée de la capacité de la mouche conopidae à tuer le frelon asiatique qui a continué depuis, de plus belle, son expansion à d’autres territoires en France et aux pays limitrophes comme l’Espagne et le Portugal.

On peut dire maintenant que la-dite mouche n’a aucune incidence sur la population des frelons asiatique.

III- La plante tueuse du frelon asiatique

Les surracénies sont des plantes originaires des États-Unis et du Canada, carnivores passives pour beaucoup d’insectes. Ce qui veut dire qu’elles ne font de mouvement mécanique pour piéger l’insecte.

En l’année 2015, une équipe de chercheurs du jardin botanique du musée d’histoire naturelle de la ville de Nantes ont fait le constat comme quoi les frelons asiatiques sont particulièrement attirés par l’odeur que dégage cette plante.

Selon les scientifiques du musée, cette plante secrète une molécule odorante qui attirent  spécialement les frelons à pattes jaunes et ils voulaient étudier cette plante afin d’en extraire cette molécule pour la mettre dans les pièges qui seront mis exclusivement pour cette espèce de frelon, en évitant par-là de faire des dégâts dans les familles des autres insectes protégés et jugés utiles pour l’écosystème.

Encore hélas, aucun résultat n’est venu confirmé ce nouvel espoir d’endiguer la progression du frelon asiatique.

plante surracénie

IV- Les poules : prédateurs du frelon asiatique

Mettre des poules près des ruchers est selon quelques-uns une ancienne pratique des apiculteurs français qu’ils faisaient pour protéger leurs colonies d’abeilles contre les attaques de différents insectes ravageurs comme certaines espèces de frelons ou de papillon de la fausse teigne.

Un agriculteur breton a pensé à utiliser une race de poule appelée poule noire de Janzé, connue autrefois comme dévoratrice d’insectes de tout genre, dans ses vergers.

Le résultat a été étonnant, satisfaisant au-delà des espérances. 80% des coléoptères ont été dévoré par cette poule qui a failli disparaître.

D’autres ont repris l’idée et ont tenté de la transposer ailleurs, comme certains apiculteurs qui ont mis des sortes de petits poulaillers de ces poules dans leurs ruchers.

Le constat est merveilleux. La poule noire de Janzé profite du vol stationnaire du frelon asiatique pour le happer en plein vol et le décapiter d’un coup de bec.

Ces poules ont ainsi permis de sauvegarder plusieurs rucher de la disparition.

Le seul inconvénient des poules reste dans le fait qu’elles n’attaquent que les ouvrières qui viennent près des ruchers et non aucun pouvoir de diminuer la population grandissante des frelons asiatiques.

Avantage de la poule

Les poules ne s’attaquent pas aux abeilles car elles ne font pas de vol stationnaire comme le fait leur prédateur le frelon asiatique.

Les poules noires sont friandes de ce qui a dans l’abdomen du frelon. En plus, l’intérêt d’avoir des poules noires dans son rucher est de s’assurer, au fil des ans, qu’il aurait moins de nid de frelon asiatique tout autour.

Car elles tuent toutes les reines fondatrices qui aux mois de mars et avril tenteront de venir se ravitailler chez les petites abeilles du coin.

Inconvénient de la poule

Elle peut aussi s’attaquer aux autres frelons communs qui sont une espèce protégée dans quelques pays d’Europe et son influence reste autour du rucher ou on lui a fait son habitat.

La poule ne peut pas attaquer les nids de frelons asiatiques qui sont pour la plupart niché sur les hauteurs.

Malheureusement elle n’a d’incidence que sur le petit périmètre ou elle habite.

la poule noire de Janzé

V- Pourquoi des prédateurs du frelon asiatique

Tous les insectes ont une sorte de prédateur/régulateur de leur population. De cette manière aucun insecte ou animal ne va s’imposer par rapport aux autres.

A chaque fois qu’une population d’animaux ou d’insectes dans une région donnée augmente d’une manière anormale, son prédateur augmente aussi de sa population automatiquement du fait de l’abondance de la nourriture.

Il contribue ainsi à diminuer ce surplus de population. Et d’un autre côté, lorsque le deuxième augmente de sa population, son propre prédateur profitera de l’occasion pour se gaver lui aussi. Ainsi de suite dans la chaine alimentaire.

Dans le cas des frelons asiatiques qui ont débarqué pour la première fois, en 2004, en France, ils n’ont pas trouvé de prédateur capable de stopper leur occupation du territoire.

En plus, au lieu de s’occuper de tous les insectes dit nuisibles du fait de leur surplus de population, ce frelon d’Asie s’attaque à l’une des charnières de l’écosystème, la mielleuse abeille.

Il en tue, rien qu’en une journée jusqu’à cinquante abeilles, mettant en péril des ruchers complets là où il a élu domicile.

Les apiculteurs touchés par ce fléau étaient aux abois lorsqu’ils ont vu débarqué ce redoutable insecte, capable de rester en vol stationnaire devant les ruches d’abeilles pour décapiter toutes les petites abeilles qui passent à côté de lui.

S’il n’y avait pas ce problème de menace des abeilles, il se peut que sa présence sera passé inaperçu en France et sera certainement confondu avec les autres frelons communs d’Europe.

VI- Comment détruire un nid

Tout d’abord il faut rappeler qu’on ne s’attaque pas à un nid de frelon asiatique sans une protection optimale.

Une combinaison, des lunettes et des vêtements de préférence épais sont très commandé pour ce genre d’intervention.

Les professionnels de la destruction sont les plus indiqués à procéder à cette opération à risque. Le nid de frelon asiatique primaire est relativement facile à enlever.

Il a la taille d’une balle de tennis ou un plus. On le met dans un bocal en verre lorsque on est sûr que la reine est à l’intérieur du nid.

On nettoie pour le point d’accroche pour enlever toute trace de phéromone. Pour le nid de frelon asiatique principal, on le détruit avec une perche qui injecte une poudre toxique qui détruit les frelons en quelques heures.

De préférence à la tombée de la nuit pour s’en assurer que toutes les ouvrières sont déjà rentrées. Ainsi on est sûr qu’il n’y aurait pas de nouveau nid dans les alentours.

Conclusion

Le constat, en ce début de l’année de 2020, est quelque peu alarmant en ce qui concerne la lutte contre le frelon asiatique.

Pour l’instant on a pas trouvé des prédateurs dignes de ce nom pour contrer une expansion exponentielle de cet insecte venu d’ailleurs.

Il continue toujours à faire des ravages parmi les populations des abeilles domestiques. Ni la bondrée apivore, qui est d’un nombre tellement insignifiant, ni les poules ou même les mouches parasitaires n’ont eu d’incidence sur la propagation de cet insecte, qui continue malgré tout à occuper chaque année un peu plus d’espace.

C’est pour cela que les spécialistes de la question recommandent d’intensifier la lutte par la destruction des nids.

Pour eux c’est la seule façon valable qui pourrait à terme influencer sur cette fulgurante colonisation d’un insecte exogène à l’Europe.

Car c’est en détruisant les nids primaires ou les nids principaux avant l’arrivée de la fin de l’automne qu’on arrive à empêcher les jeunes reines fondatrices d’avoir la chance de survivre pour l’année d’après. C’est elles qui font perdurer l’espèce.

A rappeler que le blog LesNuisibles.com est un blog d’information général et ne peut remplacer en aucun cas les conseils avisés d’un professionnel de la désinfection dans le domaine d’éradication des nuisibles ni ceux d’un médecin en ce qui concerne la santé.

Liens utiles:

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/une-petite-mouche-pour-venir-a-bout-du-frelon-asiatique_1693481.html

https://www.oiseaux.net/oiseaux/bondree.apivore.html

la poule noire de Janzé

http://insecta.canalblog.com/archives/2015/06/18/32236289.html